
Cette synthèse présente les résultats techniques et économiques 2017 des exploitations caprines laitières et fromagères suivies dans le cadre du dispositif INOSYS-Réseaux d’élevage. En 2017, pour la filière caprine, les résultats de 192 exploitations ont été recueillis par les techniciens des Chambres d’Agriculture, des Contrôles Laitiers et des Syndicats caprins : 130 exploitations sont suivies au titre du Socle National, les autres grâce à des financements régionaux.
La conjoncture caprine 2017 est marquée par une poursuite de la hausse du prix du lait (+ 1 %), et un IPAMPA Lait de chèvre qui repart à la hausse (+ 0,7 % entre 2016 et 2017). Le début des lactations sur mises bas de saison a été pénalisé par la mauvaise qualité des fourrages récoltés en 2016. L’incorporation des fourrages 2017 dans l’alimentation a permis une amélioration de la production, en seconde partie de lactation. Les élevages du Centre Val de Loire et du Sud-Ouest ont encore été touchés par la sécheresse. Dans le Sud, la sécheresse a pénalisé le pâturage et est venu raccourcir les lactations. Avec peu de stocks d’avance, des éleveurs ont acheté du foin et/ou des déshydratés.
Avec une petite réduction des volumes de production et un coût alimentaire en hausse dans le Sud Est, la marge des ateliers livreurs est majoritairement orientée à la baisse. Les charges de structure continuent à augmenter. Le revenu disponible des livreurs spécialisés de l’Ouest et du Sud-Ouest (328 chèvres sur 54 hectares) est stable, il s’élève à 32 000 €. Les livreurs spécialisés du Sud Est (221 chèvres sur 56 hectares) enregistrent une baisse de 19 % de leur revenu. En 2017, leur revenu disponible par UMO s’établit à 26 000 €/UMO.
Après l’année noire de 2016, le revenu des systèmes « livreurs et cultures de vente » (352 chèvres sur 145 hectares) reprend des couleurs. Il s’établit à 35 700 €/UMO exploitant. Des rendements des céréales revenus presque à la normale et des cours moins médiocres qu’en 2016 expliquent ce redressement.
En 2017, les fromagers des régions Centre, Rhône-Alpes et Sud-Ouest (120 chèvres et 85 300 litres transformés) n’ont pas ou peu augmenté le prix de leurs fromages. Le revenu disponible moyen par UMO des fromagers de ces régions s’établit à 30 000 €.
Le revenu des fromagers fermiers Sud Méditerranée progresse de 4 000 € par UMO avec une augmentation de 10 % du prix de leurs fromages. Malgré des dimensions plus modestes, les fromagers méditerranéens (76 chèvres et 34 400 litres transformés) dégagent presque le même niveau de revenu que les fromagers des autres régions, soit 28 800 €/UMO. Ils conjuguent une très bonne valorisation du litre de lait avec un très faible niveau d’endettement.
Christine Guinamard (Institut de l'Elevage), Nicole Bossis (Institut de l'Elevage), Laura Etienne (Institut de l'Elevage)