
La réduction de la fréquence de traite permet de freiner la production des vaches laitières et peut améliorer leur état sanitaire et leurs performances de reproduction, à condition de respecter quelques conseils, notamment en matière d’alimentation. Cette technique est réversible et n’entraîne pas d’investissement spécifique ; toutefois, il subsiste une perte de lait inférieure à 1.5 kg de lait/jour lors du retour à deux traites. Par contre, aucun effet ne persiste sur la lactation suivante.
Supprimer une traite par semaine est envisageable dans tous les systèmes alimentaires mais n’a qu’un impact modéré sur la baisse de production (-5%, cf tableau).
Supprimer une traite par jour et donc passer à la monotraite est envisageable quel que soit le potentiel de production des vaches et leur race. Pour compléter les nombreuses références néozélandaises et irlandaises, plusieurs expérimentations ont été menées en France sur des périodes de deux mois ou des lactations entières (INRA, Institut de l’Elevage, Chambres d’agriculture de Bretagne, Normandie, Pays de la Loire) et complétées par des suivis d’élevages sur plusieurs années.
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Nombre de traites | Technique | Impact lait | Impact TB | Impact TP |
13 traites / semaine | Suppression de la traite du dimanche soir | - 5 % | + 0.5 g/kg | + 0.3 g/kg |
7 traites / semaine | 1 traite par jour sur quelques semaines | - 25% | + 2.7 g/kg | + 2.5 g/kg |
Source : Chambre d’agriculture de Bretagne, Idele
En conclusion, passer à une traite par jour peut être envisagé comme moyen de réduction des livraisons. Toutefois cette technique n’est envisageable que sur des régimes peu « engraissants », et à très faible coût alimentaire : les vaches mangent autant, produisent moins, donc le coût alimentaire par litre s’accroît. La monotraite doit impérativement s’accompagner d’une suppression complète des concentrés de production et convient davantage à une ration à dominante de pâturage.
Enfin la suppression de la traite du dimanche soir, comme la monotraite, permettent de réduire l’astreinte à la traite et de libérer du temps pour d’autres activités (familiales ou professionnelles). La monotraite peut également soulager au quotidien en cas de maladie d’un des intervenants sur l’élevage. Ce n’est la moindre de ses qualités…
PS : ces techniques ne sont pas compatibles avec certains cahiers des charges.
Pour en savoir plus : http://idele.fr/presse/publication/idelesolr/recommends/flexi-securite-de-la-production-laitiere-fiches-leviers.html
Contact : Valérie Brocard et Philippe Roussel
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Valérie Brocard (Institut de l'Elevage)
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