La vigueur de l’agneau à la naissance, c’est-à-dire sa capacité à se lever et à aller téter le colostrum, est un facteur important de sa survie. Les résultats d’une étude récente ont permis de montrer l’effet d’un défaut de couverture des besoins nutritionnels des brebis au cours des 6 dernières semaines de gestation sur la vigueur des agneaux à la naissance. Un déficit alimentaire de 20 % a des conséquences significatives sur la facilité de naissance, le poids à la naissance, l’activité des agneaux dans les minutes qui suivent leur naissance, la faculté de téter et, au final, sur le taux de mortalité des agneaux.
La vigueur des agneaux est évaluée ici au travers de 6 critères : la facilité de naissance, le poids de naissance, la couleur de l’agneau, l’activité de l’agneau à la naissance, la faculté de téter et la température rectale de l’agneau.
Deux lots de brebis ont été rationnés les 6 dernières semaines de leur gestation, l'un à 80% et l'autre à 100% de leurs besoins. Les critères de vigueur de leurs agneaux ont été comparés.
Les brebis avec un déficit de couverture des besoins alimentaires de 20 % ont 9 % de plus d'agnelages difficiles, des agneaux moins lourds de 690 g en moyenne, 29% d'agneaux en moins qui se lèvent dans les 5 minutes qui suivent la naissance, 28% en moins d'agneaux qui tètent tous seuls et 6% en plus de mortalité périnatale pour leurs agneaux. En résumé, des brebis sous-alimentées en fin de gestation, c'est du travail et de la mortalité en plus.
Myriam Doucet (Institut de l'Elevage), Laurence Sagot (Institut de l'Elevage)