Accompagner le développement de l’autonomie alimentaire en élevage caprin laitier |
Systèmes alimentaires des élevages caprins et coûts de production |

Plusieurs actions se mettent en place pour accompagner les éleveurs dans l’amélioration de l’autonomie alimentaire de leurs ateliers, que ce soit au niveau des instituts de recherche ou, plus localement, des organismes de conseil et développement. Aussi, il apparaît important de mutualiser et d’accompagner ces travaux. C'est l'objectif du programme de travail AUTOCAP, conduit sur 3 années.
Dans le cadre du programme de recherche centré sur l'autonomie alimentaire des troupeaux caprins, trois objectifs sont poursuivis :
mettre en place un observatoire de l’autonomie alimentaire des exploitations caprines,
accompagner les démarches de conseil mises en place dans le cadre des projets régionaux,
assurer le transfert auprès des techniciens et des éleveurs.
La première année (2014-2015) du projet a permis de proposer une méthode d’approche de l’autonomie alimentaire dans les ateliers caprins, d’analyser les niveaux d’autonomie des principaux systèmes caprins à partir de la base de données INOSYS - Réseaux d’Elevage et de mettre au point un diagnostic pour aborder l’autonomie alimentaire en élevage.
La méthode mise en place pour calculer l’autonomie alimentaire en élevage caprin laitier s’appuie sur le niveau d’ingestion de la chèvre qui dépend en particulier des performances laitières, du poids de l’animal, du taux de renouvellement du troupeau et de la quantité de concentrés ingérée.
L’autonomie alimentaire massique des élevages du dispositif Inosys - Réseaux d’élevage est en moyenne de 61% avec une autonomie en fourrages de 79% et une autonomie en concentrés et déshydratés de 22%. Les élevages les plus autonomes du dispositif consomment un peu plus de fourrages que les autres. Ils n’achètent quasi pas de fourrages (95% d’autonomie en fourrages) et autoconsomment davantage de concentrés (45% d’autonomie en concentrés et déshydratés).
En parallèle de la mise en place de l’observatoire, une méthode de diagnostic a été mise au point et diffusée auprès des techniciens. Ce diagnostic (sous format EXCEL) est volontairement simple et peut s’utiliser directement en élevage. Des indicateurs d’autonomie sont calculés, et comparés à des références. Le conseiller et l’éleveur échangent et déterminent ensuite les thématiques à aborder pour améliorer la situation. Pour les aider, un arbre de décision et des leviers d’action sont également proposés dans le document. Ces leviers sont rangés en 5 rubriques :
Cette année (2015-2016), ces leviers ont fait l’objet de fiches techniques actuellement en cours de diffusion sur le web. 14 fiches ont été rédigées. Chaque fiche décrit un levier, ses conditions de mise en œuvre et de réussite, son intérêt vis-à-vis de l’autonomie alimentaire et ses impacts sur le revenu, le temps de travail et l’environnement.
Ces fiches s’inscrivent dans le cadre du programme national AUTOSYSEL qui vise à regrouper, développer et coordonner l'ensemble des travaux de l'Institut de l'Elevage sur la thématique de l’autonomie alimentaire. Le suivi du niveau d’autonomie alimentaire et protéique dans les exploitations et l’accompagnement de la diffusion de l’outil de diagnostic se sont poursuivis en parallèle avec en particulier la réalisation de fiches sur les principaux systèmes alimentaires caprins.
Nicole Bossis (Institut de l'Elevage), Jérémie Jost (Institut de l'Elevage), Christine Guinamard (Institut de l'Elevage), Catherine de Boissieu (Institut de l'Elevage), Marceline Péglion )