Alimentation des Equins |
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Un projet associant SupAgro Montpellier, L’Institut de l’Elevage, l’IFCE, le Conseil des Equidés et l’OIER-SUAMME a été lancé en 2011. Il vise à produire des données et références permettant de caractériser l’utilisation des parcours par les élevages professionnels d’équidés en Languedoc-Roussillon. Le premier volet de ce projet consiste à définir la place du pâturage dans les systèmes d’alimentation à composante pastorale des élevages Camargue et Endurance. Dans son mémoire de fin d’études, Cécile Guillaume réalise un premier état des lieux et définit les principales caractéristiques pastorales des élevages de chevaux d’endurance en Languedoc-Roussillon.
Les filières équines se sont développées ces trente dernières années avec l’engouement croissant pour les sports hippiques. Récemment, les structures équines ont acquis le statut d’exploitation agricole. La restructuration de la filière a fait émerger des besoins de références technico-économiques pour suivre et conseiller au mieux ces exploitations. Si les connaissances sur la biologie et le comportement du cheval sont nombreuses, peu de données sont disponibles sur le pâturage à l’échelle des systèmes d’exploitation. Dans le but de caractériser la place du pâturage sur parcours dans les élevages équins et produire des références techniques, un projet a été lancé au sein du Languedoc-Roussillon, région particulièrement dynamique pour l’élevage équin et à forte composante pastorale. Le travail présenté dans ce mémoire s’insère dans le premier volet du projet. Il a pour objectif de caractériser les systèmes d’alimentation mis en place dans les élevages équins « endurance ». Dans ce but, 11 enquêtes approfondies en exploitations ont été réalisées suivant la méthode d’Analyse Fonctionnelle instaurée par l’Institut de l’Elevage. Les enquêtes visaient à recueillir des informations sur le cheptel, la nature du parcellaire et les profils de pousse des surfaces, les pratiques d’utilisation et objectifs de l’éleveur sur les animaux et la ressource ainsi que la façon dont il sécurise son système d’alimentation. Ce travail a abouti à la création de fiches-synthèse par exploitation et d’une base de données numériques. L’analyse de la base de données par une méthode visuelle a permis de dégager 3 types de systèmes d’alimentation d’après les taux de pâturage, la part du pâturage sur parcours dans l’alimentation et dans une moindre mesure les pratiques de complémentation. Le premier utilise en moyenne 7,5ha par cheval et présente un système d’alimentation économe basé sur l’utilisation des parcours. Le second type utilise 6,9 ha par cheval et présente un système d’alimentation mixte, les chevaux en croissance et les poulinières sont menés au pâturage et complémentés, tandis que les chevaux au travail sont affouragés sur paddocks. Le troisième type n’utilise que 2,6ha par cheval et base son alimentation sur la distribution de fourrages conservés, souvent achetés. Pour dégager des variables indicatrices du fonctionnement des systèmes d’alimentation, une analyse des corrélations a été réalisée entre les variables du système d’alimentation (pratiques de pâturage et de complémentation) et les variables structurelles (composition des ressources et du troupeau). Les chevaux en croissance et les poulinières sont les lots les plus pâturants et leur conduite détermine l’orientation du système d’alimentation de l’exploitation. Par ailleurs, même si la surface totale est une composante principale dans les choix de conduite de l’éleveur, celui-ci ne raisonne pas la taille et la nature de son cheptel d’après la taille et la nature de son parcellaire. Cette étude a apporté des données et références sur les systèmes équins du grand Sud et sur l’organisation du pâturage à l’échelle de l’exploitation. Elle a également permis de soulever des questions techniques qui pourront être abordées dans d’autres volets du projet, ou dans d’autres projets de recherche-développement. Parmi ces questions, citons notamment le rôle écologique et environnemental du pâturage équin dans la préservation des milieux pastoraux et la lutte contre les risques d’incendie en garrigues.
The importance of the horse sector has been growing in the last thirty years due to increased interest in horse-based leisure activities. Recently, French equine structures have acquired the status of agricultural enterprises. To assist the restructuration of the equine sector, there is an urgent need for technical and economical references to assist and advise equine farms. While a certain amount of knowledge is available on horse biology and behavior, very little is known about grazing and feeding systems at farm scale. In order to investigate the importance of grazing and of rangelands in pastoral equine farms of Southern France, a specific project is being carried out in the Languedoc-Roussillon region, which is characterized by a dynamic equine sector and large rangeland areas. The work presented in this report is part of this project. The aim was to characterize the feeding systems of pastoral equine farms breeding horses for endurance races. In order to achieve this objective, I investigated thoroughly 11 equine farms with the method “Analyse Fonctionnelle” (functional analysis of feeding systems) developed by “Institut de l'Elevage” (French technical institute for herbivore breeding). Investigations were aimed at acquiring data on the composition of the herd and of the forage resources, on feeding strategies and practices aimed at securing the feeding system. This data was reported both in descriptive cards for each farm, and in a common numeric database. The latter was analyzed with a visual method in order to draw a typology of feeding systems according mainly to the importance of grazing at farm level and of rangelands within grazing. Three groups of farm were extracted. The first group uses on average 7.5 ha/horse with feeding system based mainly on grazing and on rangelands. The second group uses about 6.9 ha/horse with a mixed feeding system where young horses and mares graze rangelands, while working horses are fed outdoors with hay and cereals. The third group uses only 2.6 ha/horse, with little grazing and frequent distribution of conserved feed. In order to point out which variables represented best the functioning of the whole feeding system, I carried out a correlation analysis between the variables describing farm structure and those characterizing the feeding system. Results suggest that young horses and mares are the animal groups which graze most, and which can be used as indicators of the importance of grazing in the feeding system. Although the total surface area influences management practices, the size and composition of the herd does not depend on the size and composition of the land available for farming. This study has produced data and references about equine farming systems in Southern France and on the organization of grazing at farm level. It has also raised technical questions which will either be investigated in other parts of the project, or in other projects. Among these questions, there is the ecological and environmental role of horse grazing in the preservation of pastoral land and in the prevention of fire risk in “garrigue” vegetations.
Cécile Guillaume , Fabienne Launay (Institut de l'Elevage)