Les conseillers des Chambres d’agriculture du Grand Est et l’Institut de l’Elevage ont simulé, sur quelques systèmes représentatifs de la région, l’impact des conjonctures et aléas climatiques de l’année, afin d’estimer les revenus 2019.
Cette nouvelle sécheresse, associée à une conjoncture économique morose, détériore les résultats économiques de quasiment tous les systèmes d’élevages bovins et ovins. Si certaines adaptations (augmentation des surfaces en maïs ensilage, plus de fauches précoces pour maximiser les repousses, …) ont pu amoindrir dans certains cas l’impact de cette nouvelle sécheresse, la succession des aléas pèse fortement sur les trésoreries. L’éventuel nouvel accès à l’ICHN et les aides sécheresse n’ont cependant pas été pris en compte dans ces simulations.
L’EBE des systèmes herbagers ovins viande est en baisse, du fait de produits en forte diminution et des coûts alimentaires qui se sont maintenus. A l’inverse, celui du système bovins viande spécialisé se redresse par rapport à 2018 grâce notamment à une conjoncture plus favorable sur les femelles. Pour les systèmes laitiers spécialisés, l’amélioration du prix du lait ne suffit pas à compenser la baisse du coproduit viande et l’évolution des charges. Dans les systèmes de polyculture élevage, l’EBE est aussi soumis à la baisse des cours des céréales. Les assolements avec des cultures d’été (maïs grains ou tournesol) sont plus fortement pénalisés du fait des baisses de rendements sur ces cultures.
Les années 2018 et 2019 doivent nous amener à réfléchir à la sécurité fourragère à apporter à moyen terme dans les exploitations.
Gilles Saget (Institut de l'Elevage), Alice Berchoux (Institut de l'Elevage), Laurence Echevarria (Institut de l'Elevage)