Coproduit de l’extraction d’huile, le tourteau de coton a une teneur variable en protéines, lipides et fibres du fait des méthodes utilisées pour extraire l’huile.
Le tourteau de coton est le principal coproduit de l’extraction de l’huile à partir des graines de coton (Gossypium spp.). Ce tourteau riche en protéines est utilisé comme source de protéines dans les rations pour ruminants, notamment dans les grandes zones de production de coton telles que l'Inde, la Chine et les États-Unis, où il peut se substituer au tourteau de soja. Le tourteau de coton a une composition très variable en protéines, lipides et fibres du fait des différentes méthodes utilisées pour extraire l'huile. Les graines de coton doivent être utilisées avec précaution car elles contiennent un pigment toxique, le gossypol.
Le tourteau de coton est sujet au développement de moisissures quand il est trop humide, et aux explosions dues à la poussière quand il est trop sec. Lors du stockage, la teneur en humidité de la zone de stockage doit donc être maintenue entre 5 et 11% et la température comprise entre 5°C et 25° C.
Grâce à la digestibilité de ses protéines, le tourteau de coton est un bon complément protéique pour les fourrages de faible qualité nutritionnelle et pour les coproduits fibreux. Son association avec une source d'énergie dégradable augmente l'efficacité de la supplémentation en tourteau de coton. Il titre 0,85 UFL/kg MS et respectivement 277 g et 173 g de PDIN et PDIE /kg MS.
Généralement, le tourteau de coton peut remplacer tout ou partie d'autres tourteaux d'oléagineux (soja, colza, tournesol, arachide) sans affecter la production de lait et sa composition. Un taux d’incorporation maximal de 15 % est recommandé en vaches laitières. Ainsi, dans une ration à 16 % de protéines (base MS), le tourteau de coton peut remplacer le tourteau de soja quand il vient en complément de fourrages hautement digestibles ; ce remplacement est sans effet sur l’ingestion de MS et la production de lait.
Chez les génisses, les bouvillons et taureaux, le tourteau de coton est un supplément protéique précieux qui peut remplacer d'autres tourteaux mais donne des résultats variables en terme de performances animales. Des taux d’incorporation à 20-30 % de la ration ou 1 kg/j en substitution partielle ou totale des tourteaux de soja, de colza et de tournesol permettent de maintenir, voire d’améliorer les gains de poids des animaux en croissance.
En ovins, les taux maximum recommandés sont plus faibles (5 % en agneaux et 10 % en brebis) que pour les bovins. De plus, le tourteau de coton utilisé en chèvres laitières ou à viande donne des résultats variables et peu conclusifs quant à son intérêt.
Le tourteau de coton n’est pas un très bon aliment pour porc. Sa teneur élevée en fibres, sa teneur en protéines très variable, la faible disponibilité des acides aminés et la présence de gossypol limite son utilisation.
En pays tempérés, le taux d’incorporation maximal recommandé est faible : 2,5 % en porc finition, et l’utilisation en porcelets et porc croissance n’est pas souhaitable. Lorsque le tourteau de coton apporte moins de 100 mg/kg de gossypol libre dans la ration, il peut être incorporé à un niveau variant de 8 à 15 % dans la ration sans effets toxiques, mais avec des effets négatifs sur l’ingestion, la digestibilité de la ration et les performances. En truie, le taux d’incorporation peut atteindre 5 %.
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Benoit Rouillé (Institut de l'Elevage), Valérie Heuzé (AFZ), Gilles Tran (AFZ)