
Les travaux engagés dans le cadre du CASDAR MAMOVICAP indiquent que l'examen clinique de la mamelle apporte de nombreuses informations sur son statut sanitaire. Ces indicateurs sont valorisables sur le terrain à des fins d'orientation des traitements ou des réformes en élevages.
Dans le cadre du projet CASDAR MAMOVICAP, un suivi a été réalisé dans 15 élevages du Rayon de Roquefort (race Lacaune) et des Pyrénées-Atlantiques (race Manech Tête Rousse) en 2015. Au cours de ces travaux, un ensemble de données relatives à la conformation mammaire, aux examens cliniques des mamelles, aux comptages de cellules somatiques (CCS) et à la production laitière ont été collectées chez plus de 7000 brebis.
Le traitement des données des élevages a tout d'abord permis de confirmer le lien entre l’augmentation du niveau de CCS de tank et l’augmentation de la fréquence des infections mammaires établi lors des études antérieures (Berthelot et al., 2006).
L'observation (inspection et palpation) des anomalies de la mamelle peut être valorisée. Quatre principales anomalies de palpation ont été étudiées : nœuds lymphatiques réactionnels, déséquilibres de la mamelle (asymétrie), abcès, indurations. Elles sont associées à une augmentation des CCS et du niveau d’infection de l’élevage. Elles contribuent à préciser le diagnostic des infections mammaires chroniques.
Par ailleurs, certaines conformations de mamelles sont associées à une plus ou moins grande sensibilité/résistance aux mammites. Une meilleure conformation est associée à une plus grande aptitude à la traite, mais aussi à une meilleure santé de la mamelle. Une mamelle décrochée, un sillon insuffisamment marqué ou des trayons trop orientés vers l’horizontale sont souvent collatéraux à des CCS plus élevés. Ces caractéristiques de conformation mammaire ont un déterminisme génétique marqué : héritabilité entre 0,15 et 0,35 selon le poste. Une prise en compte dans la sélection contribue à mieux gérer les facteurs de risque correspondants.
Au final, c’est la combinaison de l’ensemble des informations disponibles qui peut permettre de raisonner la gestion de la santé de la mamelle (brebis à réformer, brebis à traiter, plan de lutte…). Néanmoins, le contrôle des infections mammaires passe aussi, voire avant tout, par la mise en place de mesures préventives en élevage, telles que de bonnes pratiques d’hygiène, la maîtrise de la technique de traite ou encore la vérification régulière du bon fonctionnement du matériel de traite (Contrôle Opti’Traite®).
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Elodie Batut (Institut de l'Elevage), Dominique Bergonier (ENV Toulouse), Renée de Crémoux (Institut de l'Elevage), Jean-Louis Poulet (Institut de l'Elevage), Gilles Lagriffoul (Institut de l'Elevage)