
La détection des chaleurs est une étape clé de la mise à la reproduction dans les troupeaux bovins pratiquant l’IA. Un récent projet de recherche et développement a permis d’apporter des connaissances sur les pratiques de détection en élevage, les comportements d’œstrus exprimés par les vaches et de développer une méthode de diagnostic et de conseil centrée sur la détection des chaleurs.
Les performances de reproduction des élevages laitiers se dégradent régulièrement, perturbant la conduite des troupeaux et pénalisant le revenu des exploitations. La détection des chaleurs est une opération clé de cette conduite.
Exigeante en temps de travail pour l'éleveur, elle constitue aujourd’hui, avec l'alimentation, un des facteurs ayant une forte responsabilité dans le faible niveau de fertilité à l’insémination animale (IA) des vaches laitières.
Par ailleurs, nécessaire pour pratiquer l’IA, elle freine son développement dans les troupeaux allaitants : environ 18 % seulement des vaches allaitantes sont inséminées contre 65 % des vaches laitières. Enfin, la qualité de la détection des chaleurs, qui résulte de l’aptitude des femelles à exprimer leurs comportements de chaleurs combinée aux moyens pris par l’éleveur pour les détecter, est difficile à évaluer mais cruciale pour conseiller les éleveurs sur la reproduction.
L’Institut de l’Elevage et ses partenaires (UNCEIA, ONIRIS, INRA, ENVA, VetAgroSup et AgroCampus ouest) se sont donc mobilisés autour d’un projet visant à améliorer la détection des chaleurs dans les troupeaux bovins laitiers et allaitants, et bénéficiant du soutien financier du Ministère de l’Agriculture (Compte d’Affiliation Spéciale « Développement Agricole et Rural ») et de la CNE.
L'objectif du projet était de bâtir et valider une méthode de diagnostic et de conseil utilisable par les techniciens, permettant d’évaluer et, si nécessaire, d’améliorer la sensibilité et la spécificité de la détection des chaleurs dans les troupeaux.
Cette méthode, appelée DetŒstrus, a été développée en deux versions : une version utilisable en troupeau laitier et une en troupeau allaitant. Cette méthode permet de distinguer les problèmes liés à la vache (défaut de cyclicité post-partum, de niveau d’expression des chaleurs) de ceux liés aux pratiques de l’éleveur (défaut de sensibilité, de spécificité de la détection), et ainsi de proposer des solutions ciblées et adaptées aux contraintes et objectifs de l’éleveur.
La construction de cette méthode a bénéficié des résultats de trois actions permettant l'acquisition de références indispensables.
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Audrey Chanvallon