La mortalité chez l’agneau survient majoritairement le jour de la mise bas et jusqu’à 75 % au cours de la première semaine de sa vie. Perdre des agneaux a un impact sur la rentabilité des exploitations autant qu’un impact moral. De plus, le temps consacré à aider les agneaux à téter et à les materner, est coûteux en termes de main d’œuvre. Idéalement, la brebis devrait s’attacher à ses agneaux et les élever jusqu’au sevrage sans ou avec peu d’intervention de la part de l’éleveur.
Grâce à l’absorption précoce de colostrumCet apport fournit au nouveau-né l'énergie nécessaire pour maintenir sa température corporelle, des immunoglobulines pour lutter contre les maladies, des facteurs de croissance pour son développement intestinal. Il contribue de surcroît à l’attachement réciproque de l'agneau et de la brebis.
Grâce au lien brebis-agneauLe succès de celui-ci dépend de la parité (existence de mises bas antérieures), des conditions de mise bas (difficile, prolongée), des apports nutritionnels de la brebis pendant la gestation et plus particulièrement pendant le dernier tiers, de l’existence de stress ou d’incidents lors de l'agnelage, de la taille de la portée et de facteurs génétiques de la brebis et de l'agneau. | ![]() |
Les brebis inexpérimentées sont plus sensibles à leur environnement et sont plus susceptibles que les autres d'abandonner leurs agneaux en cas de perturbations ou d'incidents. Néanmoins, on constate que les brebis qui sont de bonnes mères au premier agnelage, continueront de l'être lors des gestations ultérieures. Il est donc particulièrement important de placer la brebis dans des conditions optimales pour que tout se passe au mieux.
Au moment de la mise bas, la brebis a besoin d'un environnement calme, de plus de temps à la fois lors de l'agnelage lui-même mais aussi dans la phase d'attachement à son ou ses agneaux. Même si ses agneaux peuvent être plus lents à se lever et à téter, une intervention trop précoce peut affecter la mise en place du lien mère-jeune et augmenter les risques d'abandon. Moins efficace à tous points de vue, la brebis inexpérimentée a plus de difficultés à élever une portée multiple que des brebis expérimentées.
![]() | Une mise bas difficile ou prolongée peut entraîner des lésions cérébrales chez l'agneau, ce qui le rend moins rapide pour se lever et aller téter. Cela signifie aussi que l'agneau risque d'ingérer une moindre quantité de colostrum et être davantage exposé à certains risques : hypothermie, inanition.
Les facteurs de risque associés à des mises bas difficiles relèvent de problèmes de présentation des agneaux, des poids de naissance plus élevés que la moyenne, le sexe (risque accru pour les mâles) et le génotype des agneaux. |
Environ 10 à 20% des agneaux peuvent avoir besoin d'aide à la naissance. |
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Au sein d'une même race, la descendance de certains béliers peut également avoir besoin davantage d'aide à la naissance que d'autres. Rechercher des poids de naissance optimaux plutôt que les plus élevés permet de réduire le nombre d'agneaux ayant besoin d'assistance. Par ailleurs, l'enregistrement ou la sélection de béliers sur des caractères de facilité de naissance doit permettre d'améliorer les conditions de mise bas, particulièrement pour les brebis inexpérimentées.
Un stress au moment de l'agnelage peut induire une interruption des contractions et prolonger la mise bas. Après l'agnelage, des perturbations ou incidents peuvent conduire la brebis à abandonner précocement le lieu de la mise bas, avant de s'être attachée correctement à son agneau.
Un stress pendant la lactation réduit les interactions entre la brebis et les agneaux lors de la tétée, et par conséquent, peut ralentir la croissance des jeunes. Les brebis aiment un environnement calme et familier, particulièrement au moment de la mise bas.
Pour réduire l'impact du stress et des perturbations sur les brebis devant mettre bas :
Une note d'état corporel insuffisante chez la brebis au moment de l'agnelage est associée à un comportement moins maternel, et à une augmentation du temps nécessaire pour que l'agneau parvienne à se lever et à téter. Autant de facteurs de risque pour un attachement brebis-agneau de moins bonne qualité et une mortalité des agneaux accrue. Le maintien d'une bonne note d'état chez la brebis tout au long de la gestation et une surveillance régulière permettent de s'assurer que les brebis sont dans les meilleures conditions pour être plus maternelles. Les brebis ont besoin d'oligo-éléments et de minéraux uniquement dans un contexte de carence. Une supplémentation apportée à des brebis dont les apports nutritionnels sont déjà suffisants, n'améliorera pas la survie de l'agneau.
Gérer les naissances multiples La plupart des brebis, en particulier celles qui ont déjà mis bas, peuvent gérer correctement des portées de triples et augmenter leur comportement maternel à chaque mise bas. Elles s’attachent à chaque agneau et la plupart d’entre elles perçoivent l’absence d’un de leurs petits. Les agneaux triples sont généralement plus petits, plus lents à se lever et à téter, ce qui les rend plus vulnérables à une possible hypothermie et à un manque de lait. La mortalité est donc plus élevée dans ces portées multiples que chez les simples ou les doubles. | ![]() |
Réaliser des échographies des brebis pendant la gestation et les alimenter en fonction de la taille de la portée, peut permettre de réduire les écarts entre portées de tailles différentes. Il faut cependant rester prêt à consacrer davantage de temps pour le soin des agneaux multiples : ils peuvent avoir besoin d’un complément de colostrum et ils nécessitent davantage d’attention pour être maintenus au chaud, dans de bonnes conditions de confort thermique.
Les conditions pour que les brebis inexpérimentées deviennent de bonnes mères :
Veiller au bon déroulement de la mise bas
Sélectionner les brebis sur des caractères de survie :
Surveiller, mais ne pas intervenir !
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Plus d'infos sur : www.sheepnet.network
Myriam Doucet (Institut de l'Elevage)
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