
Durant l’année 2019, 6 860 000 inséminations totales ont été réalisées en France. Cela représente 3 720 000 femelles inséminées au moins une fois (IAP). Parmi ces inséminations, 507 000 concernent des femelles de races bouchères, soit 14% des IAP sur la campagne. Concernant la voie mâle, 1 054 600 IAP sont réalisées avec des taureaux de races bouchères, ces IA sont pratiquées sur des femelles de natures différentes. En effet les taureaux sont utilisées en race pure pour le renouvellement des troupeaux allaitants, en croisement sur d'autres races allaitantes, et aussi en croisement sur femelles laitières, afin d’améliorer la qualité bouchère des veaux et au final le produit viande de l'atelier lait.
Globalement l'activité insémination des races à viande progresse en 2019 de + 2% par rapport à l'année 2018. La situation pour les principales races est présentée dans le tableau ci-dessous.
![]() | Les inséminations réalisées sur femelles de races bouchères représentent 14% de l'activité totale. Dans cet article, on parlera de l'utilisation des races bouchères (ou viandes) en race pure et en croisement.
En race pure, on parle généralement de races allaitantes ou rustiques (Aubrac et Salers) pour décrire les modes de conduite de ces animaux : les mères allaitent leurs veaux de la naissance au sevrage. La vocation première de ces vaches est de produire des animaux destinés à la boucherie.
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La figure ci dessous représente le volume d'activité des différentes races bouchères, dans son ensemble. On constate une prédominance de 5 races. La Blanc Bleu Belge et l'INRA95 utilisée quasi exclusivement en croisement et les races Charolaise, Limousine et Blonde, races allaitantes les plus représentées en terme d'effectifs de femelles, qui sont utilisées à la fois en race pure et en croisement.
Les taureaux proposés aux choix des éleveurs ont des statuts différents :
Le graphique ci-dessus présente pour chaque race, le nombre de taureaux déclarés, dans chacune des catégories, par les entreprises qui fournissent la semence aux éleveurs, ou par les éleveurs eux-mêmes. Par exemple, pour la race Charolaise, parmi les IA enregistrées en 2019, 15 taureaux dont la semence a été importée ont été diffusés, 1120 taureaux "monte privé" ont été utilisés, 651 taureaux de services, 49 taureaux appartenaient à la catégorie "génomiques confirmés", 89 à la catégorie "génomiques jeunes" et 79 étaient en "testage".
A ce jour, seule la race Charolaise propose dans ses offres des taureaux uniquement évalués génomique. Pour les autres races, cela devrait se développer dans les années futures.
Des programmes de recherches sont en cours, par exemple, UniGéno vise à déployer la technologie d'évaluation génétique single-step et à rendre la sélection génomique un peu plus accessible à d'autres races.
A titre de comparaison, en lait, la majorité des races disposent de taureaux génomiques : voir le Bilan des inséminations 2019 sur vaches laitières
Dans le graphique des IAP réalisées par type taureaux en 2019 - ci-dessus, on retrouve pour chaque race et chaque catégorie de taureaux, le nombre d'inséminations qui ont été enregistrées dans les bases de données nationales.
Ainsi, toujours pour la race Charolaise, 304 IAP ont été réalisées avec la semence importée de 15 taureaux, 7236 IAP ont été réalisées au total avec les 1120 taureaux "Monte Privé", quand 314 069 IAP ont été effectuées avec les 651 taureaux de service.
La figure suivante, présente pour les principales races bouchères utilisées en insémination, la part des doses utilisées en race pure, pour produire le renouvellement intra race et la part des doses utilisées en croisement, sur races allaitantes et/ou sur races laitières.
Parmi ces races, on peut distinguer 4 segments différents :
L'activité en IAP réalisées par chaque race, en croisement ou en race pure est présentée dans les deux figures ci-dessous.
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Les 3 races bouchères les plus utilisées en croisement viande sur races laitières sont la Blanc Bleu (216 000 IAP), la Charolaise (141 000 IAP) et l'INRA95 (56 300IAP). Les figures suivantes présentent sur quelles races de femelles laitières les taureaux sont accouplés.
En suivant ce lien, vous retrouverez les graphiques des principales races bouchères utilisées sur races laitières
12 000 vaches de races Aubrac et 5000 de vaches Salers, sont inséminées avec des taureaux à forte conformation bouchère de race Charolaise. La pratique du croisement sur ces 2 races rustiques est traditionnelle. Les bonnes qualités maternelles de ces vaches, couplées à leur très bonne aptitude au vêlage, permet la production de broutards lourds et bien conformés, souvent conduits dans des conditions difficiles.
En suivant ce lien, vous retrouverez les graphiques des principales races bouchères utilisées sur races bouchères
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A l'exception de la race Salers, qui possède le taux d'utilisation de semence sexée le plus élevé des races allaitantes (15.6% des IAP), la semence sexée est globalement peu utilisée dans les élevages de vaches allaitantes. Les figures ci-dessous présentent les différentes taux d'utilisation de la semence sexée chez les principales races allaitantes et dans la seconde figure, la part et le volume de doses mâles et femelles mis en place durant l'année 2019.
Pour en savoir plus sur la semence sexée, vous pouvez consulter cet article
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Globalement, l'activité insémination 2019 des taureaux de races bouchères progresse de + 2%.
La situation est très différente au sein de chaque race. Pour les 3 races à grands effectifs, on constate un recul de l'activité sur les 10 dernières années, de -2.8% en Charolais, -2.3% en limousin et -20% pour la Blonde d'Aquitaine. Durant cette période, on observe la très forte progression de la race Blanc Bleu en croisement lait.
Les graphiques présentés en parallèle, sur l'évolution de la population femelle, apportent simplement un comparatif. Les évolutions d'activité IA n'étant pas forcément liées à celle de la population.
Pour les autres races, on observe une forte progression de l'activité pour la race Aubrac (+ 67%), de même pour la Parthenaise (+ 77%) ou l'INRA95 (+81%), parmi les races locales la Gascogne progresse de 17% sur cette période. Dans l'avant-dernière figure, sont présentées les races Angus et Hereford dont l'utilisation émerge dans le paysage génétique Français. Aujourd'hui les volumes de paillettes utilisées sont modestes, récents, mais en très fortes progressions. Cette situation sera à observer dans les prochaines années.
Denis Faradji (Institut de l'Elevage)
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