L’efficience alimentaire est devenue un caractère de premier plan en bovin laitier, tant en raison du prix de l’aliment qui représente plus de 50% des coûts de production, que pour des questions environnementales ou de compétition avec l’alimentation humaine.
En élevage laitier, l'efficience alimentaire des vaches prend une importance prépondérante compte tenu de l'incidence qu'elle a sur la maitrise des coûts de production, la réduction de l'empreinte carbone du lait ou encore la compétition avec l'alimentation humaine (projet ERADAL)
Comment mesurer l'efficience alimentaire ?
La notion d’efficience alimentaire se rapporte à l’équilibre entre ce qui est produit par l’animal d’une part et ce qu’il consomme d’autre part.
En bovin, pour le mesurer, le critère le plus souvent utilisé est l’ingéré résiduel - Residual Feed Intake - RFI en anglais. Le RFI est défini comme la différence entre ce qui a été réellement ingéré par l’animal et un ingéré prédit d’après une régression linéaire sur ses performances, production laitière, prise de poids, prise d’état corporel.
Si le RFI est un critère qui présente des avantages, comme la prise en compte de plusieurs types de performances et l'indépendance phénotypique avec celles-ci, l’utilisation d’une régression linéaire contraint les coefficients de régression à demeurer constants sur toute la durée de la mesure. A l’échelle d’une lactation, où l’animal va rencontrer successivement différents stades physiologiques, cela peut poser problème. Découper la lactation en de très courtes phases linéaires n’est pas non plus satisfaisant, le faible nombre de mesures disponibles durant chaque phase limitant la précision des estimations.
Une nouvelle méthode pour estimer le RFI
Dans le cadre du projet européen GenTORE, nous avons développé une nouvelle méthode d’estimation du RFI permettant de prendre en compte l’évolution des processus biologiques de manière continue.
La figure suivante présente l'évolution du RFI de 4 animaux au cours de leurs lactations
Ce RFI dynamique possède les mêmes propriétés mathématiques qu’un RFI classique et permet en plus de s’affranchir des questions liées à la temporalité de la mesure. Les résultats montrent des trajectoires de RFI variables suivant les animaux (visibles sur la figure), posant la question du type d’animaux que l’on souhaite sélectionner.
Accédez à l'ensemble des publications |
Pauline Martin (INRAE)
Commentaires
Pas de commentaire