Les résultats 2016 des groupes d'exploitations suivies dans le cadre du dispositif INOSYS Réseaux d'élevage sont disponibles. Découvrez-les en consultant notre tableau de bord web.
En bovins lait, 2016 est une nouvelle année difficile.
La baisse du prix du lait a provoqué une diminution marquée des revenus. Le contexte des prix de la viande et des céréales n'a pas permis aux exploitations mixtes lait et viande d'amortir la baisse du prix du lait. Seules les exploitations dont le lait est transformé en fromages AOP à forte valeur ajouté maintiennent voir améliorent leurs revenus. Contrairement aux systèmes conventionnels, les exploitations en agriculture biologique accroissent leurs surfaces (+4%), ce qui leur permet d’accroitre un peu leur cheptel tout en respectant un chargement modéré. La productivité des vaches a diminué partout en 2016 en raison d’une année fourragère difficile. Par contre, les systèmes en AB se différencient sur le plan économique : alors que le prix du lait diminue en conventionnel, il s’accroit en agriculture biologique (+4%), et les charges y ont été maîtrisées. La conséquence est que la rémunération brute permise par UMO de l’atelier lait est nettement supérieure (+ 12 000) et en hausse dans les systèmes en agriculture biologique par rapport aux systèmes conventionnels.
En bovins viande, la conjoncture 2016 a été particulièrement morose et n’a épargné ni le marché du maigre ni celui de la viande (tout particulièrement pour les vaches). A cela s’ajoute des récoltes de céréales mauvaises à catastrophiques en fonction des régions. Les cours sont également orientés à la baisse. Après un printemps pluvieux qui a retardé les récoltes de fourrages, l’été s’est révélé chaud et sec et l’automne n’a permis qu’une repousse de l’herbe limitée. Pour les systèmes spécialisés, la tendance est plus favorable. L’évolution des aides PAC et 2nd pilier dans les systèmes les plus extensifs, et le versement d’aides exceptionnelles liées à la sécheresse compense la baisse du produit viande. Une légère progression de la productivité du troupeau est enregistrée en 2016, et la poursuite de l’agrandissement améliore celle de la main d’œuvre, associée à un maintien, voire une diminution des coûts de production.
En ovins viande, l’amélioration du revenu des spécialisés se poursuit.
Tous systèmes confondus, la main-d’œuvre mobilisée n’évolue pas, alors que les troupeaux et surfaces sont en légère hausse (respectivement +2% et +3%). En lien avec des conditions climatiques moins favorables que les années précédentes, la productivité numérique stagne (-1%), alors que les consommations de fourrage distribué comme de concentré remontent un peu (respectivement +4% et +6%). Le prix des agneaux est resté stable, tandis que les prix des principaux intrants ont continué à se tasser (cf. indice IPAMPA Ovin viande en recul de 1,7%). Le revenu disponible progresse dans les systèmes spécialisés, mais il baisse dans les systèmes ovins-cultures, fortement impactés par la conjoncture céréalière (prix et rendements).
Chez les livreurs caprins, la marge des ateliers s'améliore :
La conjoncture caprine 2016 est marquée par une poursuite de la hausse du prix du lait (+1.5%), et un IPAMPA lait de Chèvre en retrait (-2.2% entre 2015 et 2016). L’année fourragère a été médiocre, avec un printemps froid et humide qui a pénalisé le pâturage. Les premières coupes de foin ont souvent été réalisées tardivement et la qualité des fourrages récoltés est médiocre. La sécheresse estivale a affecté les élevages du Centre Val de Loire et du Sud de la France. Avec peu de stocks d’avance certains ont dû acheter des fourrages ou des déshydratés. Les rendements et la qualité des céréales ont été fortement affectés par les conditions climatiques du printemps et du début d’été. Grâce à une augmentation des volumes de production de 2% en moyenne, un prix du lait en hausse et un cout alimentaire en baisse, la marge des ateliers livreurs continue à progresser. Les livreurs spécialisés du Sud Est (209 chèvres sur 53 hectares) enregistrent la plus forte augmentation de revenu. En 2016, leur revenu disponible par UMO s’établit à 28 100 €/UMO. Freiné par la hausse des charges de structure (avant amortissements et FF), le revenu disponible des livreurs spécialisés de l’Ouest et du Sud-Ouest (355 chèvres sur 66 hectares) n’évolue pas, il s’élève à 30 400 € par UMO. Avec une année noire pour les céréales, les systèmes « livreurs et cultures de vente » (355 chèvres sur 140 hectares) voient leur revenu passer sous la barre des 20 000 €/UMO.
Chez les fromagers caprins, le coût de l'alimentation est en baisse :
Le revenu disponible moyen par UMO des fromagers des régions Centre, Rhône-Alpes et Sud-Ouest (108 chèvres et 78 000 litres transformés) s’établit à 25 500 €, en progression de 5 800 € par rapport à 2015. En 2016, les fromagers de ces régions ont augmenté le prix de leurs fromages (+ 5%) et ont également fortement diminué leur coût d’alimentation avec en particulier une réduction des quantités de concentrés et déshydratés utilisés. Le revenu des fromagers fermiers Sud Méditerranée est très stable. Malgré des dimensions plus modestes, les fromagers méditerranéens (69 chèvres et 33 000 litres transformés) dégagent le même niveau de revenu que les fromagers des autres régions (25 900 €/UMO) grâce à un niveau d’annuités moins important et à une très bonne valorisation du litre de lait
Dans le bassin ovin lait de Roquefort, le printemps 2015, favorable aux premières coupes, a été suivi d’un été sec qui a limité la quantité de fourrages récoltés en 2ème ou 3ème coupe. Et malgré un automne doux, qui a permis de retarder l’entrée des troupeaux en bergerie, les éleveurs ont dû accroitre leurs achats de fourrages. Concernant la collecte, l’évolution des règles de fonctionnement de la filière Roquefort et la suppression des Volumes Individuels de Référence, se sont traduites par un accroissement des volumes de lait livrés : +8% en moyenne pour l’ensemble des éleveurs suivis. Est venu s’ajouter une légère augmentation du prix du lait, +2% en moyenne, qui a permis de compenser la diminution des co-produits viande (-5%) liée à la baisse du prix des agneaux. Au final, malgré l’augmentation des charges opérationnelles, la marge brute atelier progresse de 4% pour se situer autour de 265 € par brebis présente. Par ailleurs, la poursuite de la convergence des aides découplées, la mise en place progressive des aides aux légumineuses et l’évolution de l’ICHN entrainent une progression des aides PAC qui représentent en moyenne de 18% du produit brut pour les exploitations des zones herbagères à plus de 1,4 UGB par hectare de SFP à 34% pour celles situées en zone pastorale. Au final, malgré la hausse des charges opérationnelles (+8%) et des charges de structure, hors amortissements et frais financiers (+9%), le résultat disponible est stable, autour de 37 000 € par unité de main-d’œuvre exploitant.
Dans le bassin ovin laitier des Pyrénées-Atlantiques, la campagne laitière 2016 a démarré par un automne 2015 exceptionnellement doux jusqu’à fin décembre, permettant une bonne pousse de l’herbe et un pâturage de qualité en début de période de traite. Cela s’est traduit par une progression de la production laitière de 10% en moyenne pour les élevages qui livrent leur lait et de 9% pour ceux qui le transforment. Dans ce contexte, malgré une progression des charges opérationnelles pour les élevages livreurs, on enregistre une nette progression de la marge brute atelier, qui avec les aides couplées se situe autour de 141 € par brebis présente pour les livreurs (+10%) et 267 € pour les fromagers fermiers (+13%). Et dans la continuité de 2015, la convergence des aides découplées et l’évolution de l’ICHN entrainent une augmentation des aides PAC qui représentent en moyenne 30% du produit brut pour les livreurs et 26% pour les fromagers fermiers. Au final, le résultat disponible progresse de 21% pour atteindre 26 400 € en moyenne pour les élevages qui livrent leur lait et 34 900 € pour ceux qui le valorisent en transformation fromagère fermière.
nb : pour éviter des bugs dans l'affichage du tableau de bord, utilisez de préférence le navigateur Firefox
![]() | ![]() | ![]() |
Pierre-Emmanuel Belot (Institut de l'Elevage), Philippe Dimon (Institut de l'Elevage), Vincent Bellet (Institut de l'Elevage), Emmanuel Morin (Institut de l'Elevage), Nicole Bossis (Institut de l'Elevage)
Commentaires
Pas de commentaire